Il y a des lieux où le silence en dit long, où même l’air semble hésiter avant de troubler la quiétude. Le cimetière de Bois-de-Vaux, à Lausanne, possède ce genre de magie discrète. Au détour d’un sentier ombragé, une stèle blanche, cinq lions figés dans la pierre, et le nom de Coco Chanel. Peu s’y aventurent par hasard. Pourtant, ce carré de marbre raconte mieux que n’importe quel livre la légende d’une femme qui a changé le visage de la mode et brouillé les pistes jusqu’à son dernier souffle.
À quelques foulées de là, d’autres sépultures célèbres attendent les curieux. Chacune porte en elle une histoire, une part de lumière et d’ombre. Ces tombes, loin d’être de simples pierres, sont les témoins silencieux de destins qui continuent de fasciner, d’interroger, d’inspirer, bien après la dernière page tournée.
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Plan de l'article
Pourquoi Coco Chanel repose-t-elle à Lausanne ?
Le choix de Gabrielle Chanel de s’établir à Lausanne n’a rien d’un caprice. Après la guerre, Paris se méfie, les regards sont lourds, les souvenirs tenaces. La Suisse lui offre ce que la France ne peut plus garantir : l’anonymat, la paix, et la possibilité de tourner la page. C’est à Lausanne que la fondatrice de la maison Chanel reconquiert sa liberté, loin du brouhaha des salons parisiens et des jugements de l’époque.
Sur les bords du Léman, la créatrice redéfinit sa vie. Elle marche, observe, s’entoure de quelques fidèles, mais garde le monde de la couture à distance. Ni reniement, ni amertume : simplement le choix de respirer l’air alpin, loin des projecteurs. Les palaces lausannois deviennent sa seconde maison, mais elle cultive plus que jamais sa discrétion, comme un art de vivre.
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- Le statut neutre de la Suisse lui évite le scandale, mais préserve aussi l’aura de mystère qui nourrit la légende Chanel.
- Pour Gabrielle Chanel, Lausanne devient un sanctuaire, un espace de silence où elle peut enfin s’effacer du tumulte médiatique.
La dernière demeure de Coco Chanel à Lausanne s’inscrit comme le point final d’une épopée. Ici, l’exil se transforme en refuge, et la pierre blanche veille sur une femme qui refusa toute compromission, jusqu’au bout de la nuit.
Le cimetière de Bois-de-Vaux : un lieu chargé d’histoire
Le cimetière de Bois-de-Vaux déploie ses allées dans la périphérie sud de Lausanne, au cœur du canton de Vaud. Conçu par Alphonse Laverrière en 1922, il ressemble à un parc plus qu’à une nécropole : pelouses dessinées, cyprès élancés, étangs tranquilles. Ici, chaque détail respire la volonté d’offrir un espace de recueillement ouvert, apaisant, où rien ne vient troubler la promenade des vivants parmi leurs souvenirs.
Ce cimetière n’est pas un simple alignement de pierres. Il reflète l’histoire d’une ville ouverte sur le monde, où se côtoient artistes, savants, figures politiques. Le Bois-de-Vaux se lit comme une fresque européenne, où chaque tombe, chaque nom, ajoute un chapitre à l’histoire du siècle dernier. Les anecdotes se glissent entre les rangées, prêtes à surprendre celui qui prend le temps de s’arrêter.
- Les concessions perpétuelles, exception presque unique en Suisse, donnent à chaque tombe une dimension d’éternité.
- La diversité des sépultures compose un véritable miroir de la société lausannoise, dans toute sa richesse et sa complexité.
- L’aménagement du site s’intègre parfaitement dans le paysage vaudois, sans jamais rompre l’harmonie naturelle du lieu.
Le cimetière de Bois-de-Vaux respire la mémoire vivante. Il dessine un pont entre passé et présent, un dialogue silencieux entre ceux qui restent et ceux qui reposent là, au creux d’une ville qui n’oublie personne.
Où trouver précisément la tombe de Coco Chanel ?
Parmi les nombreuses allées du cimetière de Bois-de-Vaux, la sépulture de Coco Chanel attire chaque année amateurs de haute couture, passionnés d’histoire, simples promeneurs. Son emplacement n’a rien du hasard. Vous la trouverez en section 9, à l’abri d’un cyprès, sobre et sans éclat superflu. Le marbre blanc tranche avec la végétation alentour, rappelant la signature épurée de la créatrice.
Impossible de manquer le détail : cinq lions sculptés veillent sur la pierre. Un clin d’œil à son signe astrologique, mais aussi à l’idée de protection, de force tranquille. Une croix celtique vient compléter la composition, écho à sa fascination pour les symboles et les traditions mêlées. Pas de mention tapageuse, juste une inscription : « Gabrielle Chanel, 1883-1971 ». Tout est dans la retenue, à l’image de celle qui repose là.
- Section 9, rangée 15 : cherchez le marbre clair et les lions sculptés en relief.
- La tombe est accessible à tous, sans portail ni clôture, ouverte à la visite et au recueillement.
La sobriété du lieu tranche radicalement avec le prestige de la maison Chanel. Aucune ostentation, aucun excès. Juste des lignes nettes, une esthétique sans compromis. La tombe de Coco Chanel, fidèle à son image, incarne l’élégance sans tapage, posée là, discrète, à l’abri du regard mais jamais oubliée.
Parmi les tombes célèbres de Lausanne : personnalités et anecdotes
Impossible de parler du cimetière de Bois-de-Vaux sans évoquer la galerie de personnages illustres qui s’y sont donné rendez-vous. Lausanne, sous des dehors discrets, cache un véritable panthéon à ciel ouvert. Près de Coco Chanel, des destins hors du commun reposent à l’ombre des arbres centenaires, tissant un lien invisible entre littérature, sport, science et art de vivre.
| Nom | Contribution | Anecdote |
|---|---|---|
| Pierre de Coubertin | Fondateur des Jeux olympiques modernes | Son cœur est inhumé à Olympie, tandis que le reste de sa dépouille repose ici, dans la ville olympique par excellence. |
| Paul Robert | Lexicographe | Père du fameux dictionnaire, devenu une référence mondiale. |
| Georges Simenon | Romancier | Le créateur du commissaire Maigret a trouvé le calme lausannois pour y finir ses jours, loin de la scène littéraire parisienne. |
- La tombe de Coco Chanel attire bouquets de camélias, messages manuscrits, visiteurs venus des quatre coins de la planète.
- Le lion, sculpté sur sa sépulture, intrigue aussi bien les passionnés de mode que les amateurs d’astrologie, chacun y projetant ses propres légendes.
Ici, le cimetière prend des allures de musée à ciel ouvert. Lausanne accueille, dans ses allées paisibles, des fragments d’Europe, des souvenirs d’art, de sport, de littérature et de raffinement. On y croise parfois un guide, souvent un promeneur solitaire, venu saluer l’ombre d’une icône ou le souvenir d’une époque. Le calme des lieux laisse résonner mille histoires, comme autant de secrets murmurés entre les pierres.
